EN CETTE JOURNÉE DE LA FEMME


Je suis issue d'une génération de femmes esclaves d'un système patriarcal cupide, avare et pernicieux.  Aujourd'hui, nous fêtons la femme, la femme dans toute sa splendeur de l'ère contemporaine.  La femme d'aujourd'hui, libérée de ses chaînes. Ces chaînes, qu'aucunes d'entres-nous n'avons vraiment connues.  Bien que nous ayons toutes eues, nos épreuves, nos tempêtes et nos moments d’abîme.  Jamais nous ne pourrons comprendre ce que nos ancêtres ont vécues, sous le joug d'une société construite au profit de la religion d'un régime patriarcal. 25 grossesses dans la vie d'une femme, 17 survivants à nourrir, à guérir et à éduquer, sans aucune commodité, telle que celles que nous avons aujourd'hui. Et je condamne ma mère pour sa pauvreté identitaire et maternelle. En ai-je vraiment le droit? ou dois-je faire un voyage dans le temps afin de comprendre d'où je viens?

  • «Le passé n'est pas un lieu de résidence, mais un lieu de référence essentiel à la compréhension de qui je suis vraiment. Et je ne dois jamais perdre de vue le chemin qu'elles ont parcourues, c'est la seule vrai façon de continuer d'avancer sur le chemin de la liberté.»
En cette journée de la femme, je désire avant tout rendre hommage à nos ancêtres, ces grands-mères et arrières grands-mères qui avaient pour mission de se tenir debout devant un système abuseur, sans aucune morale et qui ne reconnaissait en elles que des reproductrices sans aucune identité propre.  Le seul droit de la femme était celui d'enfanter et de procréer.  Tenir la femme occupée afin de l'éloigner de sa force vitale et de son pouvoir fondamental était le but ultime. Ainsi sa nature de femme-pouvoir aurait dû sombrer dans l'oubli. Mais une génération de femmes guerrières d'après guerre se releva avec force afin de nous permettre à nous d'être libres et d'émerger de la noirceur et de la soumission patriarcale.

Pendant des décennies les femmes n'étaient même pas reconnues comme des «personnes» au sens de la loi et ne pouvaient prendre aucune décision personnelle, familiale, ou même obtenir un emploi rémunéré sans l'accord officiel de son mari. Les célibataires quant à elles devaient avoir l'autorisation du père, mais ne pouvaient quant même pas recevoir un chèque payer à son nom, celui-ci était automatiquement libellé au nom  du père.


Cette journée ne devrait pas être celle de la femme, cette journée devrait être celle de nos ancêtres féminines.  Cette journée devrait leur être entièrement dédiée à elles. Celles qui ont vécues dans un brouillard d'immoralité, d'abus et de souffrance.  Celles qui ont combattues pour notre liberté à nous, dans l'ici et maintenant.  Afin de leur rendre hommage et souligner leur incommensurable travail, rien de tel qu'une commémoration de dates importantes qui ont changé l'histoire et la vie des femmes au Canada grâce aux femmes...

Voici donc une courte liste de dates et faits marquants dans l'histoire des femmes canadienne:
  • 1500-1700: Le métier de domestique est l'un des rares métiers rémunérés que les femmes peuvent exercer.
  • 1800-1900: La loi oblige les femmes à quitter leur emploi une fois mariées. L'enseignement est la seule carrière donnant, droit à une pension qui s'offre aux femmes au Canada, mais les femmes qui pratiquent l'enseignement sont obligatoirement tenues de vivres selon les mêmes critères que les femmes de l'église (les religieuses).
  • 1872 : L'Ontario adopte une loi permettant aux femmes de toucher des salaires non assujettis au contrôle de leur mari.
  • 1909: Le Code criminel a été modifié pour criminaliser l’enlèvement des Femmes.
  • 1914-1918: Condamnées depuis toujours à n'être que des employées à caractères domestiques, certaines femmes célibataires se voient accorder le droit de travailler dans le secteur de la fabrication de munitions.
  • 1916: Le 28 janvier au Manitoba marque le premier droit de vote des femmes au Canada. 
  • 1929: Les femmes sont enfin reconnues comme des «êtres humains»,  car selon «l'Acte de l'Amérique du Nord britannique, 1867» le mot «personne» excluait les femmes. Il ne reste qu'à dire que les chevaux de cette époque, essentiels aux labours, avaient plus de droits que nos arrières grands-mères.
  • 1931-1938: Pendant la dépression d'avant-guerre, bien que les femmes soient maintenant protégées par les salaires minimums prescrits par la loi, elles sont massivement remplacées par des garçons et elles ne sont admissibles à aucune aide compensatrice ni aucune forme d'assistance sociale.
  • 1948: Adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme, par l'assemblée générale des Nations Unies, précisant que « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et droits »
  • 1951: L'Ontario est la première province canadienne à assurer l'égalité, entre hommes et femmes, au sein de la main-d'œuvre.
  • 1956: La discrimination salariale fondée sur le sexe maintenant illégal.
  • 1964: Reconnaissance juridique des femmes mariées qui peuvent maintenant ouvrir un compte bancaire sans l'autorisation officielle du mari.
  • 1969: Élimination de la notion du « chef de famille » du Code civil québécois, ainsi les femmes dans le besoin peuvent désormais bénéficier d'une aide sociale.
  • 1971: Premiers congés de maternité accordés aux femmes
  • 1977:  La Loi canadienne sur les droits de la personne protège les femmes contre la discrimination et le harcèlement.
  • 1983: La loi sur le viol est modifiée, elle inclura dorénavant l’agression sexuelle et le viol d’une femme par son conjoint est pour la première fois reconnu comme une infraction criminelle.
  • 1984: La Constitution canadienne est modifiée pour affirmer que les droits ancestraux et issus de traités sont garantis tant aux hommes qu'aux femmes.
  • 1986: La Loi sur l'équité en matière d'emploi exige que les employeurs cernent et éliminent les  obstacles superflus qui limitent les occasions d'emploi pour les femmes.


Grâce à la force, la détermination, le courage et la résilience de ces femmes-ancêtres:
Je suis tout ce que je désire être et plus personne n'aura autorité sur ma vie, car je n'ai plus aucune limites.
Je suis directrice, productrice, réalisatrice et actrice de ma vie.
Je suis à la fois Guerrière et Déesse
Je suis à la fois Ange et Démon
Je suis à la fois Madone et Putain



JE SUIS; une hippie, une gitane, une mère, une sœur, une fille, une cuisinière, une couturière, une truckeuse, une ménagère, une femme d'affaires, une propriétaire, une locataire, une épouse, une divorcée, une lesbienne, une romantique, une érotique, une artiste, une écrivaine, une grand-mère, une arrière grand-mère, une séductrice, une enseignante, une exécutrice,  une avocate, une secrétaire, une assistante, une docteure, une représentante, une mécanicienne, une danseuse, une chauffeuse, une recherchiste, une scientifique, une putain, une historienne, une psychologue, une psychiatre, une archéologue, une physiothérapeute, une massothérapeute, une sorcière, une notaire, une prêtresse, une anthropologue, etc...  

Je suis la femme sauvage
Je suis une femme prêtresse de la terre
Gardienne de mon avenir.


Nalaz Lauzon

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